Locations de tourisme en Provence

Locations de tourisme en Provence

Histoire et Patrimoine


 

 

UN PEU D'HISTOIRE SUR NOTRE VILLAGE  

Des renseignements, issus de documents datant du siècle dernier et relatant l'histoire, la géographie et les statistiques des Basses-Alpes selon l'Abbé Féraud, retrace les origines de l'appellation « SALIGNAC ». « SALIGNAC, en latin Salignacum, est situé sur le penchant d'un coteau qui domine tout son territoire, à 7km nord-ouest de Volonne, à 7km sud-est de Sisteron, et à 35km ouest-nord-ouest de Digne.L'étymologie de Salignac vient du latin salis aqua, qui signifie : eau salée, ou de salem gignens qui signifie : qui produit du sel, à cause d'une source salée que l'on trouve sur cette commune.                                                                                                                                                                                                          L'air y est pur et sain. Le territoire est traversé par un torrent et bordé du nord au sud par la Durance. Le long de cette rivière, la nature a formé deux amphithéâtres où l'art a pratiqué des jardins et des prairies arrosées par des sources belles et abondantes.                                                                                                                                                                               Les productions principales sont le chanvre, le froment et le vin.                                                                                                                                                                                           On découvre de temps en temps dans la plaine des tumuli renfermant des urnes, des lampes, des pièces de monnaie et d'autres restes d'antiquités. En reconstruisant une partie du chemin de Sisteron à Digne, on trouva, il y a quelques années, des mors de chevaux, des débris d'armures et notamment une petite plaque d'airin, extrêmement polie, de forme ronde et de 81cm de diamètre. Ces découvertes et d'autres semblables font présumer qu'à une époque que l'on ne saurait préciser, la plaine de Salignac fut le théâtre de quelque bataille.          On voit encore au haut du village les restes d'une citadelle qui protégeait le château : celui-ci ne conserve plus aussi que quelques rares vestiges de sa splendeur primitive. Les remparts qui entouraient le village n'existent plus. Les habitants possédaient jadis leurs terres en franc alleu en vertu d'un privilège spécial qui fut accordé par la Reine Jeanne(*), lors de sa visite au seigneur du lieu et à l'occasion de la naissance d'un fils qu'elle y mit au monde.La commune de Salignac a 624 âmes de population.                                                                Elle comprend, outre le village, douze hameaux, dont les quatre principaux sont : St Martin, lou Jas, le plan et les Pauorès, de plus de huit bastides. L'église paroissiale, sous le titre de Saint Clément, pape et martyr, offre quelques traces de style gothique. On y conserve une croix processionnelle, enrichie de pierres précieuses.Salignac possède un bureau de bienfaisance, et deux écoles primaires.Les armoiries de Salignac sont de gueules à une fleur de lys d'or, surmontée d'une couronne royale du même. »

Le village de salignac début XXème siècle  :  

 

                                                                                                   

 

Le vieux village aujourd'hui :

 

 

 

  Pour être rigoureux, il faut aussi parler de la thèse de J. ROSTAING : « la toponymie de la Provence en 1950 » qui donne une autre origine au nom de Salignac. Dans cette thèse, on parle de Salinius ou Salius, gentilice gallo-romain (nom d'une personne) plus le suffixe « acun »  qui indique la propriété. Salignac  serait sur l'emplacement de villas gallo-romaines comme Vilhosc. 

 

CHAPELLES ET EGLISE DU VILLAGE

 

Notre chapelle Saint Joseph est un monument rempli de souvenirs aux yeux des Salignacains.

Depuis des siècles, elle domine notre beau pays, elle offre un panorama merveilleux et c'est un point de vue exceptionnel. Que le voyageur vienne de Château-Arnoux, de la vallée de Châteauneuf, du haut Sisteron, de Vilhosc et d'Authon ou même de Sorine (Saint Geniez), c'est encore notre chapelle qui comme un phare se présente à ses yeux.

 

   

 

     

 

L'abbé FERAUD, dans son livre « Histoire des Basses Alpes » dit cela : « Sur Salignac, on voit encore au haut du village, les reste d'une citadelle qui protégeait le château. Celui-ci ne conserve plus que quelques vestiges de ses splendeurs primitives. »

 

Nos anciens appelaient ce château, le château de la Reine Jeanne (*), car celle-ci venait à Salignac. La Reine Jeanne, Comtesse de Provence, se trouvait à Salignac quand elle mit au monde un fils illégitime et accorda aux habitants le privilège de « franc alleu » (disposition des terres qu'ils cultivent, affranchissement de toutes servitudes en vertu d'un privilège spécial).

Notre chapelle a déjà été restaurée en 1853, date gravée au-dessus de la porte. On voit très bien du côté nord, un pan de mur dépassant et sur lequel le bâtiment existant a été repris. En outre, le mur de façade a été rapporté après, contre la voûte intérieure, cela a été  constaté par Monsieur Stéphane MIRETTI, qui a entrepris les travaux de restauration en 1984.

Contre la chapelle, se trouve un clocher, la cloche porte des inscriptions en latin, certaines sont en abrégé et beaucoup de lettres sont effacées. La cloche a été fondue et gravée par le fondeur NICOLAS en 1769. Elle est dédiée à Saint Joseph : « Saint Joseph, fait fuir les tempêtes et guide les peuples vers les hauteurs sacrées. Prie pour nous miséricordieux ».

Viennent ensuite les noms des donateurs :

Très illustre de GRANDIN, seigneur de Salignac. Le très illustre de GRANDIN de Salignac fut le beau-père de Jean-Baptiste Victor de GOMBERT, il vécut à Aix en Provence, où il fut trésorier du Roy, Président Trésorier Général de France en la généralité d'Aix. Jean-Baptiste Victor de Gombert a épousé Reine-Thérèse-Pauline de GRANDIN, fille de Jean-Joseph GRANDIN, Seigneur de Salignac.

El  PELLICIER, dame de Spâron sous le consulat d'illustre BREMOND,

Puis les noms de : HERIES, C. CLEMENT, A. CHAZAL (greffier).

Les Anciens se souviennent que pour la Trinité, un office avait lieu et les enfants jetaient au vent des pétales de roses pour attirer la prospérité aux fruits et à toutes les récoltes. La cloche a égrené pendant longtemps ses heures et demi-heures sur la commune de Salignac grâce à son horloge avec son mécanisme ancien. Il était actionné par des contres poids faits de grosses pierres suspendues à des cordes de billage. Elles descendaient dans un puits profond d'une dizaine de mètres, qui est comblé à présent.

Le dernier remonteur d'horloge était Monsieur J. MAUREL , père de notre ancienne doyenne Angèle MAUREL. Puis, pendant la guerre de 14/18, l'horloge s'est arrêtée.

Lors de l'inauguration après les derniers travaux de restaurations, en 1984, Monsieur Marcel EULOGE, Maire de l'époque, projetait de la faire sonner à nouveau, cela a été fait sous le mandat électoral de Monsieur Robert REYNAUD, fin 1993.

Saint Clément est le patron de Salignac, l'église paroissiale qui lui était dédiée, offre quelques traces de style gothique. Elle fut écrasée en partie, par la chute de son grand clocher qui fut coupé de haut en bas par la foudre, c'était à la mi-décembre 1916, l'église fut ainsi réduite de moitié.

La cloche fut remontée par le maçon ARTHUR au-dessus de la façade principale, puis débâtie quelques années après pour être placée au-dessus de la nouvelle chapelle Sainte Thérèse au centre du village actuel (construite en 1950).

 

Eglise Sainte Thérèse (1950) :

 

   

 

Cette église Saint Clément n'est pas la plus ancienne de Salignac, il y a eu l'église Saint Martin construite, dit-on, par les templiers. Elle était située au-dessus des maisons BAILLE et LOMBARD, et nos anciens dénommaient ce lieu Lou Coulet de la Glaïje.

 

Eglise Saint-Clément : 

 

                              

  LE LAVOIR DU MUTIN

   ( au Quartier de sens)

  

Depuis toujours, l'eau a été un problème pour les habitants de Salignac.

Les habitants s'installèrent sur le plateau abandonnant les hauteurs du village par manque d'eau, ils cultivèrent ces terres sèches essentiellement des vignes et des céréales. Mais chaque famille disposait d'une parcelle de terre avec un cabanon sur le bord de la Durance, au quartier de Sens, pour ses légumes car le sol y était sablonneux et souple, et surtout parce qu'il y avait La source du Mutin qui ne tarrissait jamais ! et qui n'a jamais tarie à ce jour.

Cette source a été capté en profondeur sous le plateau de Salignac par une longue galerie souterraine appelée "Mine" et l'eau fût amenée jusqu'à un lavoir.

Cette eau fraîche et riche en sels minéraux était mise à la disposition de la population et des jardiniers tel jour et à telle heure pour récupérer le précieux breuvage et remplir ses réserves, suivant une règlementation rigoureuse suivant une règlementation rigoureuse. Cette source était utilisée pour les deux ou trois lessives annuelles : le linge était transporté sur des charrettes depuis le plateau vers le lavoir et c'était à chaque fois un moment de travail et de partage intense. elle était également utilisée pour l'alimentation et pour l'arrosage des jardins potager et des prés qui bordaient la Durance.   

Ce lavoir a été un lieu de rencontres très important au siècle dernier et bons nombres de nos "anciens" gardent des souvenirs réels de cet endroit.

 

     

        (*)  La Reine Jeanne

  La Reine Jeanne est née à Naples en 1326. Elle fut reine de Sicile et de Provence de 1343 à 1382. Elle se maria quatre fois. Lors de ses premières noces, elle épousa André de Hongrie vers l'an 1343, ce fut un mariage d'intérêt. La reine Jeanne refuse d'en faire son légataire et l'aurait fait assassiner en 1345. Puis elle se remaria avec Louis de Tarente, son beau cousin, dont on dit qu'il fut le grand amour de sa vie. Après que ce dernier fut mort de la peste en 1362, elle épousa Jacques III de Majorque l'année d'après. Celui-ci n'eut pas plus de chance que les deux autres puisque l'on sait qu'il fut incarcéré de 1367 à 1371 et qu'il mourut en 1375. Elle convola alors en quatrième noce.
Comme on le voit, la reine Jeanne avait un tempérament comparable à celui du volcan de sa ville de naissance et cette affirmation trouve sa confirmation dans la légende qui est rapportée à Saint-Symphorien, Vilhosc, Salignac.
Durant les 40 années de son règne, la reine Jeanne ne vint en Provence que deux fois. Elle fut une reine clémente, souvent à cours d'argent, ce qui l'amenait à céder ses droits petit à petit, à des conditions avantageuses
.

   

Elle vint en Provence en 1379 afin de raffermir son autorité chancelante.
Pourchassée par Louis de Hongrie depuis l'assassinat de son premier mari, ses intérêts vinrent à se confondre avec ceux des habitants de Saint-Symphorien.
En effet, séjournant au château seigneurial de Salignac , la reine Jeanne y accoucha d'un fils illégitime. Cette tradition de la naissance d'un enfant est confirmée par de Laplane qui découvre l'acte de naissance lors de ses recherches sur l'histoire de Sisteron . La reine cacha cet enfant au village retiré de Saint-Symphorien et acheta la discrétion des habitants en les déchargeant du droit d'albergue et de cavalcade et en répondant favorablement à la demande des consuls pour la construction d'un pont.

 


La reine Jeanne mourut de mort violente en 1382 assassinée par son cousin et héritier Charles d'Anjou, sans jamais revoir son fils dont la légende ne rapporte pas l'histoire.                               A plusieurs reprises au cours des siècles, le pont se trouve en ruine. Régulièrement, la communauté de Saint-Symphorien vend des biens communaux afin de procéder à sa réparation ou organise

corvées auxquelles certains habitants doivent participer.
Il fut classé monument historique en 1977.

 

DEMOGRAPHIE

  En 1297 très exactement, Edouard BARATIER, conservateur des archives des Bouches du Rhône, a étudié les documents fiscaux et évalué, commune par commune le nombre de leurs habitants sur la Provence entière. Ses travaux ont été publiés sous le titre : La Démographie Provençale du XIIIème au XVIème siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIème siècle. 

On a complété cette étude de la population par le compte-rendu des recensements quinquennaux qui eurent lieu de 1836 à 1936 (archives départementales, Digne-les-Bains, 6M165)

Aussi étrange que cela paraisse aujourd'hui, Saint Symphorien fait figure de capitale à la fin du Moyen-âge en 1297, 500 personnes y vivent alors. Salignac vient immédiatement après avec 400 habitants, il devance Volonne : environ 365 habitants. On trouve ensuite Beaudument (170 habitants), Sourribes (110 habitants) et Entrepierres (130 habitants).

L'importance de Vilhosc n'est pas connue à cette période…

Mais déjà les temps changent : 340 individus seulement habitent à Saint Symphorien en 1316, Salignac resté stable, à pris la tête avec 400 habitants et Volonne commence à se développer.

Les chiffres de 1371 soulignent la dégradation démographique, Saint Symphorien perd définitivement la partie avec 26 familles seulement, Salignac conserve la deuxième place, encore que la population baisse, on y compte à peine 165 personnes.

Le XVème siècle est terrible avec ses épidemies, guerres et la crise économique, beaucoup de villages sont désertés (Saint Symphorien, Entrepierres, Beaudument). Les populations abandonnent les sites écartés pour les villages proches des grands axes. Salignac augmente légèrement et compte 190 habitants, Volonne prend son essor avec 380 habitants.

Salignac se développe désormais de manière relativement linéaire : 104 maisons abritent 140 chefs de famille en 1698, 512 habitants en 1765, 625 en 1836, 701 habitants en 1841. Le pic démographique est atteint avec 845 habitants en 1851.

La population décroît ensuite régulièrement. 

Elle chute brutalement, comme partout ailleurs, après la guerre de 14-18 : 207 en 1926, 178 en 1936.

Au-delà du chiffre global, c'est la vie du village qu'il faut examiner. Les recensements du siècle dernier indiquent le métier de chacun. Celui de 1836 mentionne :

- 1 instituteur et 1 institutrice

- 1 prêtre

- 1 garde champêtre et 1 cantonnier

- 2 maréchaux-ferrants

- 2 aubergistes

- 3 cordonniers

- 1 tailleur, 1 couturière et 7 tisserands

- 3 cardeurs à laine

- 3 maçons et 1 menuisier

- 1 meunier

   

  Carte extraite de l'Atlas de Cassini :

Carte de Laplane - 1843 :

 



26/05/2009
0 Poster un commentaire